Que pensez-vous des polars "avec un fond" (scientifique, historique...)?
06 avril 06 17h06
isis
Moui
Qu'est ce que tu entends par "polars"? Les Thrillers c'est ça?
Commence peut être toi même par dire ce que tu en penses, pourquoi, etc.
Et juste comme ça... cite moi un thriller/polar qui n'a pas de fond...

07 avril 06 13h49
voirsilarose
Et toi, qu'entends-tu par Thriller? Par polar, j'entends toute histoire qui est basée sur une intrigue policière! Et un polar "sans fond", est, selon moi, tout polar qui raconte une histoire policière dans un quotidien contemporain à l'auteur, dans un lieu, une société, proches du sien / de la sienne. Et qui donc, ne lui apporte, en sus de l'histoire policière en question, aucune information sur un "ailleurs" (historique, social, politique, etc) qui ne connait pas ou peu.
07 avril 06 18h26
isis
J'entends par Thrillers un peu près la même chose que toi visiblement

Seulement "polar" a pour moi une connotation un peu vieillote c'est tout.
Quant au "fond" d'une histoire, je pense qu'un univers contemporain, proche de l'auteur (Ou du narrateur? Là encore je ne vois pas où tu veux en venir), peut apporter autant d'exotismes et d'apprentissages divers et variés, que l'assise d'un univers bien loin du sien.

08 avril 06 11h26
lefoudepolars
Je comprends ce que veut dire voirsilarose. Un thriller c'est un livre à suspense pas forcément un polar, ça peut être du gore (Agatha Christie, c'est du polar et Stephen King du Thriller).
Tous les polars n'ont pas forcément un fond, par exemple Agatha Christie se contente dans beaucoup de livres de raconter un meurtre et la recherche du meurtrier. Un polar qui a un fond est un polar où on découvre un univers géographique ou culturel maitrisé : Le nom de la rose (religieux et historique), Mort sur le nil (archéologique et géographique), Patricia Cornwell (scientifique et médicolégal), L'esprit meurtrier (historico-scientifico-médicolégal), Meurtre.com et Harcèlement (informatique) etc etc........
18 avril 06 14h55
voirsilarose

exemple de "fond", avec "noir austral":
extrait 1 (préhistoire): "Leurs jambes étaient longues et fortes sur la terre, leurs foulées souples. Leurs corps droits et musclés ne faiblissaient pas. Ils étaient décidés. Le chemin vers le sud allait offrir au clan une vie meilleure, une vie plus facile en tout cas que celle des anciens qui avaient survécu à la colère des esprits de la montagne et du ciel.
C’était une éruption qui avait dévasté cette partie de Sunda , provoquant la fin des premiers temps. En arrivant à la surface, le magma visqueux avait explosé hors du cratère avec une force ahurissante. Puis, le jet de cendres et de gaz s’était élevé à des dizaines de kilomètres dans l’atmosphère, avant de s’y répandre en un gigantesque nuage. Il avait alors provoqué un hiver volcanique de presque six ans, faisant baisser les températures de plus de dix degrés, éradiquant une grande partie de tout ce qui vivait alentour. Les survivants avaient reconstitué un clan, s’étaient mis en marche. Là-bas, sur les terres de l’horizon, il y en aurait peut-être d’autres de l’espèce. Et la famine ne régnerait pas."
extrait 2 (actualité): "La bouche de Liz, ses yeux, ses narines, s’emplirent de la fange. L’abominable fraction des urines décantées du fumier lui coula dans la gorge. Elle voulut cracher. C’était trop tard. Pourtant, tout à coup, elle sentit ses bras se libérer, la pression du genou sur son dos se relâcher, une main attraper ses cheveux, la tirer violemment en arrière. L’air frais entra d’un coup dans ses poumons. Liz émergea, se mit à hoqueter lamentablement, cherchant son souffle. Mais l’agresseur n’avait pas lâché ses cheveux. Il replongea la tête de la jeune femme sous la surface, puis, d’un coup de pied, poussa son corps tout entier vers la fosse. Liz fut engloutie dans le liquide nauséabond et terriblement froid."
18 avril 06 21h17
isis
Oui je comprends aussi ce qu'il (elle) veut dire. Simplement, pour moi dans tout ouvrage il y a un fond. Tout système romancé est amené à un moment ou à un autre à décrire, poser des limites, expliquer, prouver, montrer, que tout ceci soit historique, politique ou simplement humain.
Je dirai donc, pour répondre au topic, que peu importe qu'un roman (thriller ou autre) soit un recueil de descriptions socio-politico-historico, à partir du moment où il nourrit mon imagination. La description de la chambre d'Emma Bovary a tout autant de beauté et de poids qu'un Da Vinci Code pseudo culturel et historique

20 avril 06 20h36
Toff
En lisant le premier message du topic, je pense que voirsilarose différencie les ouvrages se basant sur des faits réels (appartenant au passé ou au présent) des ouvrages dont l'intrigue se base sur une pure fiction.
Dis moi si je me trompe !
*** 20 avril 06 20h36 : message édité par Toff ***
21 avril 06 14h34
voirsilarose

On entre ici, il me semble, dans la notion de "valeur". Or, il me semble qu'il y a, à ce niveau, différentes "valeurs". Celle de la "vérité hisorique - ou scientifique", par exemple, celle de la beauté du texte, celle de l'intérêt du texte, celle du côté passionnant de l'histoire, etc. Lorsque l'on parle de "fond", c'est, comme tu le dis sans doute, un "fond" de réalité qui apprend quelque chose au lecteur. Si la forme en est nulle (comme dans le D vinci code, par ex), le fond (+ que discutable, en sus, dans le cas du DV code!), alors, la valeur globale du livre (un ajout des valeurs spécifiques) peut sans doute être considérée comme basse. Pour ce qui est de Flaubert, qui dit qu'il n'y a pas de fond? Pour nous, aujourd'hui, le fond de réalité nous apprend pas mal de chose, finalement, sur le XIXè. Et la forme est absolument superbe. Ce qui fait que la valeur globale du livre est haute (je réfléchis au fur et à mesure que j'écris... donc corrigez-moi si c'est une c...). Mais pour un écrivain contemporain comme adamo, donner une description de notre présent ne nous apprendra rien (en france tout au moins). Le "fond" sera donc à valeur nulle, même si la forme est très bonne. Si, en revanche, comme elle le fait, le "fond" nous apprend qqschose sur des faits réels d'un ailleurs (temps ou espace) que nous ignorons, avec, en sus, une super forme, alors, la valeur globale du livre sera haute.
Le problème est différent, dans ce raisonnement, lorsque le livre est traduit en chinois, par exemple. Ce qui n'est pas un fond (faits réels ou fictifs d'un présent que nous connaissons et qui ne nous apprend rien) pour nous, le sera peut-être pour les chinois! Et réciproquement.
En fait, si on définit un certain nombre de variables:
- fond: descriptions d'une vérité historique, géographique, scientifique, sociale, etc,
- forme: style fluide, beauté des phrases, facilité de lecture, etc. (à compléter! au boulot!)
- cohérence: (?)
- etc.
on peut attribuer une valeur à chaque variable ainsi définie, se créer une grille d'évaluation du bouquin...
Bon. Désolée, je me suis laissée emporter...
Qu'en pensez-vous?
21 avril 06 19h18
isis
Dans ce cas tes critères de valeurs sont très subjectifs et personnels. Un récit qui t'apprend des choses historiques, qui te nourrit de savoir et d'érudition, n'aura peut être pas la même valeur pour celui qui connait déjà cette époque, ces caractéristiques, etc. Dans ce cas l'ouvrage aura moins de valeur pour celui qui sait déjà.
Tes critères de valeurs "haut" ou "bas", me dépassent un peu je dois dire. Je n'ai jamais entendu ça en littérature. Tout cela dépend tellement de nos propres plaisirs de lecteur, individuellement. Ce n'est pas parce qu'un roman sera facile à lire, fluide, avec de belles phrases (avec une "forme très bonne"

) qu'il prendra de la valeur. Enfin pas pour tout le monde en tout cas.(je ne sais pas si je suis bien claire à mon tour

)
26 avril 06 11h58
voirsilarose

Bien sûr qu'ils sont subjectifs! Si, comme tu le dis, tu n'apprends rien (par exemple, sur ce critère spécifique de connaissance), à cause de tes propres caractéristiques (de pré-connaissance, de situation géographique, sociales, etc), alors, la valeur que tu accorderas au critère de connaissance sera basse. Alors qu'elle sera peut-être différente pour quelqu'un d'autre, qui a des caractéristiques différentes des tiennes.
De toute façon, par essence, la "valeur" que l'on accorde à quelque chose, quelqu'un, est toujours subjective.
Ceci dit, il me semble que, finalement, un livre est beaucoup lu et appréci à partir du moment où il "fédère" des valeurs communes à un grand nombre de personnes. Que ce soit un bouquin de Flaubert ou un bouquin de Dan Brown (quelque soit ce qu'on pense de ce dernier...). Que Dan Brown ait été lu et appréci par des millions de personnes (dont des millions qui ne lisaient pas ou presque pas) est peut-être révélateur des "valeurs" fédératrices en la matière, en ce moment...
Quant aux critères de "valeurs", je ne sais pas s'ils sont utilisés en littérature. Ils le sont en revanche, depuis quelques années, dans le domaine de l'écologie (science, pas idéologie), par ex. Ceci dit, je ne veux pas les transposer à tout prix!
26 avril 06 19h01
isis
Voilà

Donc tu seras d'accord avec moi pour dire qu'il semble un peu difficile de répondre à ta question de topic, si ce n'est en se basant sur chaque ouvrage pris individuellement

10 mai 06 13h22
voirsilarose
Non, pas d'accord. PCe n'est pas parce que ces "fonds" sont subjectifs qu'ils n'existent pas pour le lecteur a, même si pas pour le lecteur b...
10 mai 06 19h41
isis
Oui, c'est exactement ce que je viens de dire
