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marquage [Littérature] Vos poèmes marquage
15 avril 04 21h45
Zarno
avatar de Zarno
Bonjour à tous,
ici un sujet pour mettre vos propres créations poétiques. Je commence :-)

L'enfant de la forêt

Dans la claire forêt où les arbres dansaient, sur le sol humide de mousses intrépides, dans l’air vivifiant de la pureté d’antan, l’enfant apparut. Les yeux grand ouverts absorbants ces trésors, il vit le monde en vert comme la pureté de l’or.

Il s’enfonça souriant dans le bois plus profond, comme un roi envoûtant cherchant sa solution, il courrait maintenant vers le but de sa destinée puis erra un instant par la nuit apeuré.



Il disparut



Il revint tard un soir comme venant de nul part puis se remit à chercher comme de sa vie la clé, dans les troublants feuillages d’une forêt sans âge, puis des voix réclamant son réveil l’enlevèrent à ces merveilles.



Bien au chaud dans son lit, il se rendormit.



On le revit alors chercher dans les cyprès, les sources d’un sort qui peut être le sauverait, il courrait librement comme jamais il ne l’avait fait, cherchant ce qu’un enfant ne devait espérer.



A nouveau la voix de sa mère le fit disparaître, ainsi que le jour naissant, survenu à sa fenêtre.



Quelques nuits passèrent puis l’enfant dans son sommeil troublé revint à la clairière sur son avenir veiller. Il courrait comme un fou sentant le temps le presser puis retrouva les loups dont il avait tant rêvé. Il s’approcha doucement de peur de les effrayer, son petit cœur battant d’une rencontre si préparée. Il fallut peu de temps pour qu’il soit encerclé et des loups le plus grand vint à lui pour parler. On ne su jamais ce qu’il lui disait car les arbres du haut de leurs cimes protégeaient jalousement cet échange si intime, mais l’enfant bouleversé se mit soudain à pleurer. Il voyait apparaître devant lui tant d’objets si familiers, de son fauteuil roulant à ses taies d’oreiller, les larmes de sa maman et ses rêves consumés, les mensonges rassurant sur l’obscure vérité et les boites de médicaments qui l’avaient décimé.



Une caresse rassurante vint à nouveau le réveiller.



Quand il revint, quelque chose dans l’air avait changé, comme si ses prières enfin s’étaient exaucées. Les loups l’attendaient cette fois pour le guider, et il les suivit lentement en cette nuit consacrée. Dans le silence latent, l’enfant sentait son avènement, comme un prince aurait été couronné, lui allait enfin être libéré. Il marchait solennellement dans les brumes de la nuit et ses jeunes yeux d’enfant s’ombraient de mélancolie.

Le groupe s’arrêta et les loups s'installèrent autour d’une stèle de bois, d’or et de pierre. L’enfant se mit à pleurer sans un bruit, comme pour apaiser sa dernière nuit, il s’allongea sur la pierre formulant son ultime prière et les loups d’un hurlement le menèrent au firmament.

Dans sa lente traversé, il revit son passé, et la voix de sa mère sembla l’effleurer, même si cette fois il ne se réveillerait pas. Il sentit à travers les âges et le temps les larmes d’amour de tristesse et de soulagement tomber des yeux de celle qu’il aimait tant, mais elles ne pourraient le ramener à la vie car déjà loin il était parti.



Le bonheur n’est pas inhérent à la Terre et si ailleurs certains le trouvèrent, cette réalité est à méditer : les souffrances qui aujourd’hui nous font tort s’apaiseront toutes dans la mort.



Zarno
*** 15 avril 04 21h47 : message édité par Zarno ***
15 avril 04 22h46
Suze
avatar de Suze
c'est toi qui la écrit??si oui :y:
15 avril 04 22h51
Zarno
avatar de Zarno
oui :-)
Donc :y: ?
16 avril 04 09h09
Yves-49
avatar de Yves-49
(Un peu de surréalisme… Ne cherchez pas de « messages subliminaux »…)

Un chat perché sur la gouttière regarde passer à l’horizon
Un régiment de girafes en tee-shirts et en caleçons
La plus âgée fume le cigare et la plus jeune le narguilé
La fumée monte à la moutarde de mon nez
Tes doigts rosis par le froid me pincent les narines
Pour éviter de m’asphyxier comme l’ouvrier de la mine
Tes jambes blanches reposent sur un grand tonneau
Et un singe les caresse en mâchonnant un noyau
Je fais pipi sous les étoiles en proclamant ton nom
Alors qu’un oiseau chante et qu’un autre lui répond
La vie est douce quand au loin les chiens aboient
Et qu’un curé tout nu proclame avoir perdu la foi
La vie s’agrippe aux rebords du balcon de la tendresse
Pendant qu’un crabe solitaire vient me pincer les fesses
J’ai l’amertume des sanglots et le cheval s’ennuie
En regardant passer sous ces pattes un défilé de fourmis
Le pressoir s’est mis en marche pour un vin de sang
Il viendra irriguer ta chair et fera s’arrêter le vent
Ton bras est doux comme le velours d’un fauteuil Voltaire
Et dans l’étable il n’y a plus une seule vache à traire
La courbe de tes reins est comme un grand coup de crayon
Fait par un dieu qui de l’amour en connaîtrait un rayon
J’aimerais écrire au feutre sur ta peau des mots interdits
Et les effacer aussitôt par des baisers attendris
Je jette un regard sur toi mais tu allumes la télé
Un cortège de chenilles passe devant pour se faire filmer
Tes seins pointent comme un télescope vers l’infini
La coupole est ouverte et le supermarché du bonheur aussi.


Angers, le vendredi 16 avril 2004.
16 avril 04 10h37
Yves-49
avatar de Yves-49
Poème à neuf pieds :

De tes yeux ma vie est enivrée.
Je ne les connais pas mais les vois,
Alcool doux resserrant mon gosier
Qu’un bel ange partage avec moi.

Encore enfant et femme à la fois,
Ta vie sera bientôt évoquée
Par un vieillard aux yeux pleins de joie,
Riant de voir mon regard mouillé

Par des larmes acides et salées,
Retenues depuis de trop longs mois.
Il s’assoira alors à mes côtés,
Prendra ma main en serrant mes doigts.

Il me dira : « Quitte ce pays froid,
Enlève-la, rejoignez l’été :
J’ai connu une histoire comme toi,
Et le regret ne m’a pas quitté… ».


Angers, le vendredi 16 avril 2004.
16 avril 04 12h23
Zarno
avatar de Zarno
Reine de l’amour du monde

J'ai peur de ce jour, j'ai peur de l'amour, j'ai peur que tu ne me comprennes pas, que tu ne me prennes pas dans tes bras...
J'ai peur que l'amour, naissant dans mes yeux, n'ai pas le retour, escompté merveilleux.
Et moi pourtant, tout ce que j'attends, c'est de t'apercevoir au coin de la rue, saluant mon coeur si ému. Viens à moi ma princesse d'ange, que nos deux vies se mélangent, viens à moi pour l'éternité, savoir comme je peux t'aimer.
Tu as su rallumer dans mes yeux l'étincelle, comme un ange venu du paradis, tu sauras m'emmener jusqu'au ciel, et satisfaire toutes nos envies. Je crois en ton amour comme la nuit croit au jour, mais les larmes dans leur transparence, ne savent adoucir ton absence.
Viendra un temps où nous rirons, de ce déchaînement de passions, viendra un beau jour, embellit par l'amour, où même aimés l'un de l'autre depuis l'éternité, l'amour ne nous aura pas rassasiés. Prend ma main et ne la lâche jamais, prend mon coeur au cas où il s'égarerait, prend la vie comme tu cueillerais une fleur, car la mienne n'est rien sans ton bonheur.
Je rêvais déjà de toi dans les cris de l’émoi, il y a quelques années, quand tu refusais d’être aimée, tu étais déjà ma perfection, et l’objet de ma déraison. Mais un jour tu es partie, trouver je ne sais quel mari, le père de tes enfants, mais avec toi si méchant... Il y a peu tu es revenue, par les hommes si déçue, que tu ne voulais pas croire qu’il résidait espoir, mais tu n’as pas choisis, il suffit d’une seule nuit pour que le sort de ton destin soit piquer comme le mien.
Flèche d’amour et de passion, mon cœur t’offre toute dévotion, reine de la soif de ma vénération impie, tu sais être la femme qui comblera ma vie. J’arracherais mon cœur et ferais couler mon sang si cela pouvait apaiser ton tourment, je vendrais mon âme et brûlerais les enfers, les inondant de mes larmes, suffoquant de poussière, si cela pouvait au mieux, t’impressionner un petit peu.
J’aplatirais la Terre pour qu’elle ne tourne plus, et qu’en ton coeur l’hiver, ne s’abatte plus, j’envelopperai l’univers d’un jolie ruban, pour qu’il soit plus vert sous ton commandement, et si Celui que certains nomment Dieu existe, je Lui ordonnerai de n’être dans ton royaume qu’un Bouffon Trapéziste, Il se pliera devant ta beauté comme si à Sa Création tu l’avais volée, Il s’émerveillera de la transcendance de ton aura, et jalousera ta perfection, dépassant Ses propres perceptions, mais si Celui que se nomme Créateur, ose te soumettre à la Terreur, sache que sur le trône, non loin de toi, je suis celui qui prône ta nouvelle loi. Je Le briserai entre mes mains, comme le Tueur de jolis desseins, je réécrirai Son monde pour le faire à ton image, ancienne chose immonde, soit disant l’oeuvre d’un Sage.
Et si je n’ai le besoin d’aller si loin pour te satisfaire, si ma seule présence suffit à te plaire, si mon coeur est assez grand, pour combler en toi le néant, alors je t’offrirai le plus beau des diadèmes, tout simplement parce que je t’aime.

Zarno
20 avril 04 00h57
isis
avatar de isis
J'adooooooooooooooooore ce que tu fais!
Encore, encore!!!!!!!!!!!!!!!!
20 avril 04 01h03
isis
avatar de isis
mon dieu Zarno ça me touche si tu savais...
20 avril 04 08h57
Saturnes
avatar de Saturnes
je suis tres touchée aussi...
Tu écris merveilleusement bien..
21 avril 04 23h46
Zarno
avatar de Zarno
Merci à vous deux pour vos compliments :-)
J'en mets un autre alors :-)

Amie du bord de mer

Elle s'approche doucement, et mon coeur, fébrilement, s'ouvre aux milles passions générées par son âme sans raison. Son regard souriant, son sourire désarmant, touchent au plus profond de moi l'ultime horizon de l'émoi. Joueuse, aguicheuse, merveilleuse dans le talent du déploiement de tant d'énergie passionnelle, elle sait s'enjôler des regards hébétés de sa douceur éternelle. Contemplée par tous les feux d'hommes rêvant son coeur, elle regarde la lune et pense à celui qui seul, fera son bonheur. Elle me fait oublier le temps et moi inconsciemment, j'entre dans le jeux dangereux d'une sirène sans pitié qui pourrait d'un regard, tous nous mettre à ses pieds. Résisterais je encore longtemps aux charmes involontaires d'une princesse débonnaire ? Courrais je au firmament pour trouver autrement la chaleur d'une reine coulant dans mes veines ?
Je voudrais qu'elle comprenne les émotions qu'elle déchaîne, j'aimerais qu'elle puisse, une fois seulement, me prendre par la main sur le chemin du destin. Je voudrais pouvoir la suivre tout au long de la rive, lui montrer qu'avec elle, le bonheur est immortel. Cet ange merveilleux, sait toucher malgré elle l'insaisissable coeur de l'Eternel. Je voudrais qu'elle puisse être un jour la couleur de mon amour, j'ai tant espéré, durant tant d'années que cette voie sans fin n'était pas mon destin. Je l'ai vue dans la nuit admirer son élu, sa puissance affaiblie par son ultime refus. Détournera t'elle les yeux de ce vil malicieux qui n'a su prendre ce trésor offert à lui sans effort. Non, elle ne peut s'abandonner ainsi à ce regain de mépris, elle ne doit pas se laisser abuser par une âme effrontée. Elle trouble mes nuits et souvent je la vois, comme une once de paradis qui s'ouvrirait à moi. Je sens sa présence dans mes rêve de démence, je l'observe tendrement jouer des cils avec le vent, et c'est en silence, que je cherche ses yeux, dans une folle indécence, pour un rêve merveilleux. Puis tel un bonheur éphémère, elle disparaît subitement, j'ouvre mes paupières et plus rien je ne sens...

Zarno
22 avril 04 00h08
isis
avatar de isis
Quelle frustration!!!!!!!!! C'est déjà fini!
Ah mais non, referme les yeux Zarno, et continue ton rêve, continue s'il te plaît. Rendors toi!!!
Mon dieu que j'aime ton écriture!!! J'adore la prose poétique. J'ai l'impression de lire un roman, et les mots fondent délicatement dans mon esprit. Je ne fais aucun effort pour te lire, aucune concentration, tout est limpide et évident...
J'en veux encore! Juste quelques lignes ce soir, pour aller me coucher, l'esprit chaviré...
22 avril 04 00h12
Zarno
avatar de Zarno
Vos désirs sont des ordres :-)
J'en mets deux, qui sont en fait liés, on ne peut lire et comprendre le second avant d'avoir lu le premier. Même si j'ai écris le second un an après le premier :

Histoire d'eau

Il se promenait lentement le long du rivage, cherchant en vain ce que signifiait son âge. Il voulait savoir pourquoi enfant, il avait connu tant de tourment, et pourquoi aujourd'hui il ne pouvait accomplir sa vie. On lui disait qu'il suffisait dans ce monde qui l'épouvantait, d'avoir confiance en lui pour éclairer ses nuits. Il le savait mais ne pensait pas manquer de courage, il exprimait parfois sa rage, mais jamais cela ne lui permettait de toucher celle qu'il aimait. Mais était ce vraiment l'amour qui lui jouait ces mauvais tours ? En fait, il se dédaignait lui-même. Non pas dans l'image qu'il avait de lui, mais dans celles qu'il suscitait aux autres. Il savait qu'il inspirait parfois le dégoût, la compassion ou l'amitié, qu'on l'aimait parce qu'il était agréable à vivre, qu'on se confiait volontiers à lui, mais malgré tout, il n'était pas heureux. Il aurait voulu savoir pourquoi il n'avait pas de pouvoir sur celle qui faisait battre son coeur, le faisant souvent sombrer dans le malheur. Il continua son chemin au bord de l'eau cherchant une solution dans les flots, mais les larmes arrivèrent sans prévenir, comme le souffle d'un délire dont l'origine restait un mystère, mais qui arrivait si souvent, qu'il ne fut pas surpris. Il arrêta de marcher. Il voulu se noyer. La tentation n'était pas rare, pour lui de sombrer dans le noir, mais il ne l'avais jamais fait, ne sachant pas s'il le devait. Mais cette fois, il n'y avait plus de choix : il se tint debout sur la rive, regarda un instant son reflet sur l'eau. Il se voyait déjà les yeux fermés, noyé dans l'eau glacée. cette vision étrange, de son départ pour les anges, lui rappela le prénom de celle qu'il avait aimé : Lialine. Pourquoi n'avait il jamais su lui dire à quel point il l'aimait ? Pourquoi avait il hésité ce fameux soir, à lui dévoilé son amour ? De toute façon, il était trop tard, tout retour serait dérisoire, elle ne l'aurait jamais aimé, n'éprouvant pour lui que de la pitié. Il recula de quelques pas, certain de l'issu de son trépas. Il ne savait pas nager et l'eau était déchaînée, le lac fourmillait de tourbillons et se voulait le reflet de ses passions : à la fois désordonné et sans issu, mais en même temps si beau dans la tranquillité éphémère. Il se jeta sans réfléchir, ne pensant plus qu'a mourir. Au moment où il allait atteindre le précipice, dans un dernier regard hors de l'abysse, il aperçut Lialine, elle était immobile et apeurée, la bouche ouverte, les yeux affolés. Mais pour lui, tout était fini, il flottait au bord du marais et la vie n'était plus en lui. Elle se précipita vers son corps dans l'espoir de faire fuir la mort, et malgré la force de sa volonté, elle ne put le ressusciter. Elle le tira vers le rivage pour apaiser son naufrage et s'allongea sur lui dans les larmes de la nuit. Elle cria au ciel sa haine contre l'Éternel puis lui avoua tout bas qu'il était celui avec qui elle voulait aimer la vie. Elle non-plus n'aura jamais su que leur amour était réel car l'émotion avait eu raison d'elle et un ange leur avait ouvert ses ailes pour les conduire dans le ciel. Plus tard on découvrit, à la fin de la nuit, deux corps enlacés et inanimés, car privés d'avoir été aimés. On se souvint alors que l'amour doit durer toujours, qu'il doit être dévoilé sans quoi il peut tuer. Deux enfants peuvent s'aimer, deux amants peuvent se quitter, mais quand l'amour est caché, même la mort ne peut le retrouver...

Zarno

_______________________________

Histoire d'eau 2 :
Le requiem des amants


La nuit était glacée et la mer déchaînée, Lialine épouvantée fuyait le courroux du ciel qui semblait s'abattre sur elle. Depuis la mort de Kaël, seule la mer arrivait encore à conjurer le mauvais sort ; elle se souvenait parfois de l'endroit où son père avait retrouvé ce petit corps inanimé que tout le monde croyait éteint. Chacun pensait qu'elle ne survivrais jamais au triste destin de celui qu'elle aimait, mais le temps fit qu'elle revint lentement à la vie. A qui devait elle la fin de Kaël ? Sa douleur serait elle éternelle ? A présent le temps n'était plus aux questions, elle naviguait entre les mers sur le radeau de son père tout en espérant que les étoiles de l'océan seraient pour elle une réponse a toutes les questions, qui depuis tant de temps enflammaient ses passions. Les vagues par dizaines recouvraient le bateau et la peur surgit sur elle comme le vent sur les flots. Elle se retourna mais le rivage n'était plus à portée de vue, elle comprit alors qu'elle devait faire face à son destin que le temps était venue pour elle d'affronter l'inconnu. Elle regarda devant elle et cria aux cieux qu'elle rejoindrais Kaël dans son rêve merveilleux. Ses vêtements étaient trempés, son corps était gelé. Alors elle décida d'ôter ses vêtements et les offrit à la mer, comme le premier symbole de son départ de la terre : pureté du combat face aux éléments et premiers pas vers la fin du tourment. Elle était nue sur le radeau, le sang glacé par le vent qui courait sur sa peau. Elle oublia un instant ses peurs, forte du souvenir de Kaël dans son coeur, se redressa vers le néant scrutant l'horizon menaçant. Elle tendit ses mains vers le ciel implorant la lune de la conduire près de Kaël, elle offrait à la mer, son corps et son âme tout entière. Elle n'avait plus de regret, plus de souvenirs plus d'intérêt, seul l'amour de son père l'empêchait encore, de plonger pour quitter son corps.

Pourquoi faut il choisir entre vivre et puis mourir, peut on vraiment détruire tout espoir de sourire ? Parfois la vie se dérobe sous nos pas, parfois la solution est cachée, et quand on ne pense plus avoir de choix, c'est que le rêve est brisé.

Lialine avait de peu échappé au drame de sa destinée, quand elle avait arrêté son coeur au visage de la terreur. La perte de Kaël l'avait bouleversée, pour elle toute voie était condamnée. Elle ne s'imaginait pas vivre sans lui, pour elle à jamais son coeur était détruit. Elle avait pris sa décision, n'écoutant que ses passions, elle allait rejoindre Kaël par la mer et pour le ciel. Alors son coeur à nouveau serein, le courroux des flots semblait éteint : la lune se reflétait sur l'immensité de l'océan, prêt à accueillir le corps de cette enfant. Lialine se releva doucement, prête à s'offrir aux éléments puis se mit à chanter, laissant ses larmes couler. Elle chantait sa destinée, la voix douce d'une âme damnée, elle chantait pour son père, pour Kaël et pour la mer, le dernier chant d'une jeune âme, pleurant sur sa vie comme sur un drame, mais à nouveau elle était sereine car bientôt s'effaceraient ses peines. Puis vint la fin de son requiem, le début de la bohème. Elle se sentait partir, malgré tout elle souriait : dans les flots elle allait périr, retrouver l'homme qu'elle aimait.

L'histoire ne nous dit pas si les âmes se sont retrouvés, malgré tout le trépas un coeur de plus a absorbé, la légende raconte pourtant qu'après la colère des éléments, le coeur des marins est troublé par un chant triste et émouvant que l'on a depuis nommé "Le Requiem des amants"...

Zarno
22 avril 04 00h19
isis
avatar de isis
mmmmmmmmm merci........
22 avril 04 00h20
Kyo!
avatar de Kyo!
C'est très bau Zarno. J'aime beaucoup ton écriture. Elle est fluide et pleine d'émotions. CContinue Zarno de nous ravir pas tes écris. :f:
22 avril 04 00h20
isis
avatar de isis
moi je plane là........
22 avril 04 00h22
Kyo!
avatar de Kyo!
On se sent transporté comme par le rythme d'une chanson que l'on aime vraiment! Je sais pas si tu vois ce que je veux dire. Je plane...
22 avril 04 00h27
isis
avatar de isis
oui tout à fait. Pas de hachures, pas de coupure, tout se déroule dans notre esprit sans que l'on ai besoin de reprendre notre souffle...
22 avril 04 00h29
Kyo!
avatar de Kyo!
tout à fait ça :)
22 avril 04 00h33
isis
avatar de isis
Zarno, j'attends ton recueil avec impatience.....
22 avril 04 00h35
Zarno
avatar de Zarno
:$ :$ :$
Et bien... je ne sais si je mérite tant de louanges... mais merci en tout cas...
Un autre ? :)

Le forestier

Il était un forestier, qui avait planté sa forêt. Son premier arbre, il se l’était dédié. Mais il avait si mal poussé qu’il en était devenu tordu et laid. Avec le temps, l’arbre était devenu grand et ses feuilles couvraient les autres jeunes pousses des terribles rayons du soleil et les préservaient des dangers venus du ciel. Ces autres pousses, ces autres arbustes avaient chacun été plantés en mémoire d’une personne chère au forestier et formaient une forêt entièrement protégée par les hauteurs du premier arbre devenu vieux, tordu et immense.

Vint un jour où le forestier se sentit tellement déçu et trompé par ses amis à qui il donnait autant d’importance qu’à ses arbres, qu’il décida de vivre seul, loin de ces ingrats. Il s’éloigna de son village et s’installa dans sa hutte près de sa forêt. Chaque jour qu’il s’y promenait il voyait ce grand arbre tordu qui était le sien, protéger les autres plantes de sa forêt qui, comme ses amis, ne pouvaient voir assez haut pour se rendre compte de ce qui les préservait et les maintenait en vie.

Une nuit, s’en fut trop. Ses amis qui avaient tout d’abord tenté de le rassurer, ne lui donnaient plus de nouvelle et ne cherchaient plus à reprendre contact avec lui.

La pluie était glacée malgré les douceurs de l’été, et le forestier qui ne dormait plus, de haillons à peine vêtu, accourut dans son grenier trouver cet objet oublié. Il ne s’en servait jamais de peur de faire mal aux arbres mais si bien aiguisée elle serait son ultime arme.

Il se dirigea violemment hors de sa maison, dans sa rage, démesurée de toute passion, et s’en alla dans sa forêt apaiser tous leurs méfaits. Pendant qu’il marchait, hache à la main, vers des cyprès et quelques pins, son cri de défit, seul dans le vent, semblait infini, face aux éléments. Il criait sa rage, il criait sa haine quand un sourd orage lui rappela ses peines. Il criait toujours ses amours détruis, quand quelque foudre apparut en grand bruit. Mais rien ne lui faisait peur, même les éclairs, leur lueur, n’apaiseraient pas sa colère, plus violente que celle du ciel. Il croisait tous ces arbres qu’autrefois avec amour il plantait, mais de tout cela il se moquait car sa rancoeur les détruirait. Enfin il arriva, au beau milieu du bois, face à face avec son arbre, laid et tordu mais si grand de toutes ses vertus. Il sembla pleurer malgré la pluie et lui prononcer quelques mots comme à un ami, puis baissant les yeux en s’excusant, il frappa violemment de son tranchant. Le premier assaut était lancé et toujours il criait, frappant dans le dos comme un lâche, empoignant de toutes ses forces sa hache. Il criait les noms de ceux qu’il enverrait aux cieux, il leur parlait comme à des enfants pendant que sa lame sifflait au vent. Il coupait son arbre, maître de la forêt, pour lui comme une âme dont il se détacherait. Toujours il pleurait quand la pluie redoubla, son cœur s’emballait, mais ne fléchissait pas. Enfin accompli de son ouvrage, sous les hurlements de l’orage, alors que l’arbre tombait, sous son ombre il se précipita, pour l’accueillir ouvrant les bras, quand dans son dernier cri insensé, sur lui l’arbre était tombé. Seul un dernier grondement annonça son trépas, en quelques instants la tempête se dissipa et les étoiles de l’été apparurent, annonçant les lendemains de chagrin.

Personne ne se souciait du sort du pauvre forestier, mais de la chaleur du soleil on s’inquiétait. Un voyageur égaré se perdit en randonnée et découvrit la forêt calcinée. Le soleil de ses rayons avait brûlé ces arbres qui n’étaient plus protégés. Le voyageur effaré retrouva le corps du forestier, intact malgré ses nuits sans abris, sous son arbre, enlacé, il souriait comme apaisé : sa colère était vengée. L’arbre quant à lui n’avait pas souffert du soleil et restait étrangement humide de la nuit du suicide. Courant au village pour annoncer le drame, le voyageur ne trouva que cadavres : chaque habitant avait été consumé cette même nuit d’été.

Zarno
22 avril 04 00h43
isis
avatar de isis
PFFFFFFFFFFFFFFF :f:
22 avril 04 00h47
Zarno
avatar de Zarno
:$
Il faudra que je songe un jour à corriger les fautes d'orthographe... ça tâche... :s
22 avril 04 00h48
isis
avatar de isis
même pas vu ...
22 avril 04 00h50
Zarno
avatar de Zarno
Moi je vois que ça ;(

*Zarno, jamais content* ;b
22 avril 04 00h54
isis
avatar de isis
Oui j'ai vu ça sur ton site: jamais content LOL
22 avril 04 14h01
Yves-49
avatar de Yves-49
VINGTIEME "POEME" A MADEMOISELLE XXX :

- Extrait de mon "roman" en cours de rédaction "Article 354" -

(« En Amérique latine »)

(Ecrit en écoutant les Bee Gees)


Nous partîmes très tôt un matin en train de Lima
Pour rejoindre à travers les Andes Bogota.
Tout le long du trajet ta tête reposa
Sur ma large épaule endolorie par le froid.

Autour de nous, c’était un concert de ponchos,
De vueltias (1), de mochillas (2) et de beaux molas (3) ;
Un homme au fond du wagon jouait du cuatro (4)
Et tu souriais au manège de ses doigts.

Puis nous continuâmes jusqu’à Carthagène.
Là je te fis un cadeau : l’Hôtel Sofitel !
« Deux chambres ? » : Tu répondis que ce n’était pas la peine…

J’ai aussitôt rougi de honte et de gêne
Et je dormis finalement sur le sol près d’elle,
Tenant sa main fraîche et douce dans la mienne…



(1) : chapeaux colombiens.
(2) : musettes, sacs.
(3) : patchworks à motifs indigènes.
(4) : petite guitare à quatre cordes.

Angers, le jeudi 22 avril 2004. :f:
*** 22 avril 04 14h19 : message édité par Yves-49 ***
22 avril 04 14h31
isis
avatar de isis
Yves-49 a écrit :
(1) : chapeaux colombiens.
(2) : musettes, sacs.
(3) : patchworks à motifs indigènes.
(4) : petite guitare à quatre cordes.

:f:

mdrrrrrrrrrrrrrrrrr
merci Yves pour l'info... c'est clair que ça aide!!
Poème toujours aussi beau néanmoins...merci...
22 avril 04 17h31
Yves-49
avatar de Yves-49
VINGT-ET-UNIEME "POEME" A MADEMOISELLE XXX :

- Extrait de mon "roman" en cours de rédaction "Article 354" -

(« En Amérique latine »)


Arrivés maintenant à Santa Marta (1),
Nous nous baignons au milieu des rochers.
La Mer des Caraïbes est froide et nos corps gelés
Frissonnent. Je me rapproche de toi
Et te demande si je peux te frictionner.
Tu refuses et tes yeux du ciel emplis
Me fixent et interrogent ma main qui se replie,
Comme si encore une fois j’avais osé…
L’absence de vagues nous permet de nager loin,
Le rivage s’éloigne et je te suis, mon petit dauphin,
Ne voyant que tes jambes quand elles sortent de l’eau.
Ton audace m’étonne : tu n’as peur de rien
Et tu sembles vouloir au large rejoindre un bateau.
Ton souffle est celui de la vie et son rythme se maintient :
Une force immense anime toujours ton corps qui a pourtant souffert
Sur les longs sentiers, interminables serpents de la Cordillère.
Tu décides enfin de rejoindre les rochers ;
Tu secoues ta chevelure avant de t’essuyer.
Délicatement tu frottes tes petits seins
Que j’admire comme si c’était la première fois,
En faisant semblant de ne penser à rien.
Tu t’assois sur un bloc de pierre et tu regardes autour de toi :
Ton regard m’ignore et tu fixes soudain l’horizon.
Un nuage s’efface peu à peu au ras de la mer,
Oiseuse et futile boule de coton.
Tu as la chair de poule et le soleil t’éclaire :
Tu n’as jamais été aussi belle qu’ainsi perchée,
Attentive, étonnée, ravie et fière.
Jamais encore tu ne m’as demandé ce que fut mon passé.
Tu parles beaucoup, et c’est toujours au présent :
Ton inquiétude est celle de l’oiseau en hiver,
A la recherche désespérée d’aliments,
D’un signe des humains et d’un repère.
Ta main vient se poser sur mon genou :
Tu souris de mon émoi et de m’avoir rendu fou…


(1) : ville côtière de Colombie (sur la Mer des Caraïbes).


Angers, le jeudi 22 avril 2004. :f:
*** 22 avril 04 17h35 : message édité par Yves-49 ***
22 avril 04 20h49
Zarno
avatar de Zarno
isis a écrit : Oui j'ai vu ça sur ton site: jamais content LOLBeuh t'as vu ça où ? ;( :a:

Bilan post mortem

Que faire à nouveau, se retrouver avec ses peurs. Mensonges démagos, illusion du meilleur. Je fais ma pause mortuaire, mon bilan post mortem, rêvant de nouvelle ère et d'amours plus saines. Dois je me détacher complètement pour ne plus en souffrir ? Que des linceuls blancs puissent me faire mourir. Et moi père de toutes ces enfants et d'aucune ne suis je son amant... Que puis je aujourd'hui pour ne pas repartir seul, qui suis-je à présent entre tous ces écueils ?

Comment est ce possible d’aimer à ce point ? Pourquoi toujours aimer à mourir, et pourquoi toujours en souffrir ? Pourquoi ne puis je pas me libérer de ces infâmes passions damnées ?

Impuissant j’avais tort, voulant les briser pour son bien, mais je perds mon trésor à jamais, je n’ai plus rien. J’ai pourtant vu de mes yeux qu’il ne l’aimait pas, elle m’a pourtant dit qu’elle ne savait pas… Ai-je pu à ce point me tromper ? L’amour m’a-t-il vraiment berné ? Recroiser son regard je ne puis, comme si mon cœur était trahis. Que dois je croire ? Je ressusciterai car il le faut, bien qu’il faille mourir à nouveau.

Et je rêve de ces anges qui viendraient me chercher pour me conduire à la félicité. Et je songe à ma mort étrange et douce qui enfin raviraient tous mes horizons damnés.

Zarno
22 avril 04 23h11
vigi
avatar de vigi
Voici le lien permettant d'aller sur l'index du forum, permettant d'accéder à toutes les rubriques du forum, car le lien donné par Yves-49 nécessite d'etre inscrit.

http://cdp.jexiste.fr/forum_cdp/index.php
23 avril 04 02h17
isis
avatar de isis
Zarno a écrit :
Beuh t'as vu ça où ? ;( :a:

beuh un peu partout! lol

Zarno,
Je ne dis pas que tu écris bien... Je ne connais pas ton chemin... Ce n'est pas l'écriture qui te fait vivre, mais la vie qui te fait écrire...
Alors dévoile toi à nous et partage tout.
Une fan devenue dépendante...
Isis... :f:
23 avril 04 09h30
Yves-49
avatar de Yves-49
Avant tout, merci à Vigi pour la précision concernant le site "Le Coin des Poètes"... Allez-y : il y a des centaines de poèmes, et de très beaux !
Deuxièmement : d'aucuns condamneraient-ils mes "poèmes" pour oser présenter des "tableaux érotiques" ?.. Ont-ils bien lu ? Les thèmes de ces écrits ainsi que de mon "roman" en cours de rédaction constituent, au contraire, l'expression d'une "sensualité retenue", du respect de l'autre, quand il n'a pas encore l'âge d'aimer "pour de vrai"... Connaissez-vous "l'amour courtois", celui de ces chevaliers qui aimaient une "dame" (le plus souvent une très jeune fille) et qui la servaient en se donnant corps et âme à elle, sans jamais la toucher ? Voilà le modèle auquel il serait souhaitable que vous vous référiez pour appréhender mes "poèmes" à "Mademoiselle XXX"... Je suis un bien piètre "poète" et je n'attends pas plus d'éloges que de reproches injustifiés. Je vous délivre simplement ce que je ressens, ce que je n'aurais certainement pas fait il y a seulement dix ans... Trop de pudeur mal placée et un manque de confiance en soi...
Je tiens, en dernier lieu, à préciser que je me refuse depuis longtemps à utiliser l'écriture automatique. Je l'ai pratiquée un peu, mais on tourne vite "en rond", en exprimant à force toujours les mêmes choses. Cette "méthode" (qui justement n'en a pas) était chère aux surréalistes, mais ils avaient beaucoup d'imagination et de fantaisie. Par ailleurs, ils ne sabotaient pas le français et respectaient la concordance des temps... ;)
*** 23 avril 04 09h37 : message édité par Yves-49 ***
23 avril 04 13h05
Yves-49
avatar de Yves-49
VINGT-DEUXIEME "POEME" A MADEMOISELLE XXX :

(« En Amérique latine »)
- SONNET -

- Extrait de mon "roman" en cours de rédaction "Article 354" -

(En écoutant la Symphonie n° 3 - « Organ » - de Camille Saint-Saëns)


Un petit avion nous ramène vers les terres
Et la capitale : Santa Fé de Bogota.
Tu regardes devant, tu regardes derrière :
Aucun mystère ne saurait être admis par toi…

Nous arrivons maintenant à l’aéroport
Et tu désires boire un verre de Téquila.
Je te l'autorise et tu dis : « Mais c’est très fort !..»
Tu lèves aussitôt la tête et te mords les doigts.

Nous longeons la Cathédrale de Zipaquira :*: ;
Nous découvrons ensuite les maisons coloniales
Sous les buildings modernes qui font le ciel si bas.

Le musée précolombien « de l’or » s’ouvre aussi.
L’orfèvrerie faite de ce précieux métal
Se reflète dans tes yeux bientôt agrandis.


:*: : grande église de Bogota, construite dans une mine de sel (capacité : 8.000 personnes…).


Angers, le vendredi 23 avril 2004.
*** 23 avril 04 15h57 : message édité par Yves-49 ***
24 avril 04 01h05
Zarno
avatar de Zarno
Nostalgie de la mélancolie

Parfois tu crois que tout s'en va, parfois tu penses laisser ta chance. Fut un temps où tu pensais oublier la vie, où tu pensais tout effacer d'un crie. Aujourd'hui tu as peur d'un nouveau trépas, aujourd'hui les larmes reviennent à grand pas. Ferme les yeux et pleure, c'est ton unique douceur, oublie le temps et les gens, redevient le poète triste qui autrefois noyait ton chagrin, redécouvre l'odeur de la douleur. Ton coeur se décime, ton âme s'abîme, tu n'es pas heureux. Tu ne sais plus vers quoi te tourner ni de qui te venger, même la haine ne saurait apaiser tes souffrances, même la mort n'est plus une solution au drame de tes passions. L'avenir se brouille, le futur devient flou. Les rêves d'autrefois ne se réaliseront pas. Tout était trop beau, tout était si haut, la joie avait eu raison de toi, mais la mort n'a cessé de pénétrer ton corps. Tu as peur du malheur qui semble s'emparer de ton âme, mais tu ne sais pas pourquoi tu ne crois plus en toi. Les hommes s'en vont, les couples se défont, et tu reste inactif devant ton déclin passif. Tout à une fin, tout n'est pas sain, et quand tu crois en la déraison, tout ne s'avère qu'illusion. A peine es tu devenu homme que les tourments refoulés par ton passé resurgissent et te noient, a peine as tu trouvé l'amour que tu as peur qu'il ne dure toujours. Le temps ne saura jamais effacer ton histoire, celle d'un poète au coeur noir, toi qui a toujours cru que le temps saurait te faire oublier la haine endormie au fond de ton âme, toi qui a toujours su qu'un jour tu reprendrais les armes, regarde à nouveau derrière toi, le spleen jamais ne te quittera...

Zarno
27 avril 04 16h48
Zarno
avatar de Zarno
Dernière Guerre

Le combat fut intense, mon coeur est épuisé.
Mille et une danses à jamais m'ont condamné.



Mais j'avais gagné



Les ombres de la mort meurtrissaient mon corps blessé, les anges avaient tort de m'ouvrir à ces vérités.



Victoire méritée.



Il me fallut nombre de jour pour combattre cet amour, et leurs lames acérées mutilaient mon coeur brûlé.



Tous mes rêves consumés.



Et à présent je suis seul, au milieu du champ de bataille, observant leurs linceuls, et l'origine de mes failles.



Le combat ne fait que commencer.



Levant mes yeux vers le ciel pour en extraire ses merveilles, je l'ai enfin vu :



Le cycle maléfique réapparut.



L'orage grondait sur la plaine dévastée, mais mes forces m'avaient toutes quittées. Il me faut à nouveau reprendre le combat contre ce mal qui ne s'éteint pas. Je suis fatigué, je ne pourrais me défendre. Je ne puis résister, ils n'auront pas à me prendre.



M'opposer serait folie.



Et je vois chaque nuit tant de cordes se tordre pour me prendre la vie, et je sens malfaisant, sur ma gorge le tranchant, prêt à faire couler le sang, ou encore ces poisons, que de mon plein gré, j'avalerai sans raison, pour enfin m'effondrer. Mais personne ne me prendra la vie, je me l'ôterai moi même, ce soir ou demain, quand une branche de chrysanthème, épousera ma main.



J'entame ma dernière guerre.


Zarno
28 avril 04 00h16
yepido
avatar de yepido
Chapeau bas Zarno ! :)
Tu sais déjà à quelle point j'aime particulièrement ta poésie
Je dois t'avouer que j'aime particulièrement "dernière guerre"
Peux tu me dire ce qui t'a inspiré ce poème, à quoi tu pensait lorsque tu l'as écrit
Derrière cette guerre se cache un message bien personnel, n'ai-je pas raison ?
*** 28 avril 04 00h17 : message édité par yepido ***
28 avril 04 10h50
Zarno
avatar de Zarno
Vu que tu me connais, je peux te donner quelques détails.
Ca a été après ma rupture avec Sandrine, ça a pas été facile, ça a même été très dur, et quand j'ai enfin réussis à la digérer, j'ai vu que l'hiver arrivait. Or, l'hiver, c'est toujours une période très difficile pour moralement.
29 avril 04 20h58
isis
avatar de isis
Zarno......;toujours aussi beau......... ;)
29 avril 04 23h04
isis
avatar de isis
Je demande à mes anges...

J'ai dans mes mains le pouvoir de ne plus souffrir.
J'ai dans mon âme le force d'en finir.
J'ai dans mes mots le courage de vous le dire.

Et si la raison vous seconde, je vous laisse la liberté de choisir, de mon sort et de mon avenir. Réfléchissez bien, ne vous trompez pas, ne faites pas de moi une icône inutile, une paria, une regrettable erreur pour la seconde fois... Mettez moi au monde en me donnant la mort...Jettez moi un sort pour qu'un instant, avant que je ne tombe , je revienne en me tordant de douleur, vous implorer quelques faveurs:
Alors dites à mon corps qu'il n'aura plus à souffrir. Qu'il a su plus d'une fois me donner, le temps d'une extase, la douleur et le plaisir. Dites lui que cette image qui se reflète dans le miroir n'est qu'abstraction et inversion, qu'il ne ressemble pas à ce qu'il voit, mais qu'il est pire que ça...
Dites à mon âme qu'elle pourra désormais crier son horreur refoulée. Que ces courtes années passées n'étaient que dévotion à l'intérieur de moi, et qu'aujourd'hui, naissante et mature, elle a le pouvoir de crier au monde qu'il devient fou, de crier aux hommes qu'ils sont seuls, qu'ils oublient le "nous", qu'ils vont à leur perte, envahis par la nature et l'émotion.
Dites alors à mes bourreaux, à ces êtres infâmes et dépravés, qu'ils ne m'ont jamais fait souffrir. J'ai joué le jeu, je me suis travestie, je n'ai fait que mentir...et j'ai gagné aujourd'hui...voyez vous...le droit de mourir...
Et les instants précedants ma mort, retournez vous vers ceux qui m'ont aimée, et que j'aime encore, malgré les questions et les remords. Dites leur qu'à travers leur absence, j'ai eu besoin d'eux. Que jamais de ma vie, je ne les ai trahis. Criez leur que je n'ai plus rien à leur donner, et que c'est pour cela que je m'en vais. Nous nous retrouverons peut être...j'y pense...je pleure...Je me confonds et j'ai peur...

Emmenez moi, je suis prête, à travers ces mots j'ai construit mon tombeau. J'entraine avec moi mon corps, mon âme et mes boureaux...
Je laisse sur cette terre les amoureux et les aimés, pour qu'un jour peut être, de mes regrets et mes pensées, on vienne me dire que je suis sauvée.
Isis
29 avril 04 23h14
vigi
avatar de vigi
C'est très beau mais en meme temps ca me fait peur. Est-ce simplement une métaphore la mort, pour parler d'une renaissance, ou réellement le souhait d'un passage à l'acte final, tragique, irrémédiable, de mettre fin à tes jours ?

Réponds s'il te plait :|
*** 29 avril 04 23h15 : message édité par vigi ***
29 avril 04 23h19
isis
avatar de isis
C'est de la poésie!!!!! pas de panique (lol)

Disons qu'avant de m'endormir, je demande à mes anges gardiens de faire certaines choses pour moi car je n'en ai plus la force ni la raison. Peut être pour renaître, effectivement, pourquoi pas!!! Si ça te rassure de le lire comme ça... ;)
29 avril 04 23h22
vigi
avatar de vigi
ouf, après reflexion et avoir relu plusieurs fois ce beau poème, il etait évident que c'est de la poésie et une métaphore, mais bon, on ne sait jamais, et je préfère en avoir le coeur net.

J'aime beaucoup tes vers et ta prose, j'en veux d'autre ! la mélancolie et le malheur sont parfois (malheureusement sans doute) les inspirateurs d'ecrits formidables.
*** 29 avril 04 23h23 : message édité par vigi ***
29 avril 04 23h28
Zarno
avatar de Zarno
La mort est si douce et si belle quand on la rêve, mais si cruelle quand on la vie...
Continue à nous faire part de tes voeux aux anges, Isis, la mélancolie s'accorde avec l'espoir d'une nouvelle vie :)
29 avril 04 23h33
Zarno
avatar de Zarno
Dialogue à la mort

Et moi je suis là toujours à t'attendre, viendras tu m'entourer de tes bras glacés toi ma chère et tendre mort, viendras tu me prendre dans mon lit quand j'aurais perdu l'ultime défi, me prendras tu toi aussi comme à toi m'a déjà pris la vie. Je t'aime ma mort je t'aime et toujours je t'adore car tu me reprendras ce corps, je ne l'ai pas voulu, oui reprend le, je n'en ai plus besoin, car pour moi c'est la fin. Viens me chercher ma bien aimée avec toi longtemps j'ai flirté, mais ce soir il est temps de retrouver ton enfant, car ce soir en cette nuit, à te voir je suis prêt et maintenant la vie ne sera plus que regrets. As tu vu mes cris déchirant la nuit, as tu entendu mes larmes, ce déluge infini ? Tout ce temps je t'attendais ma belle mort chérie, tout ce temps je t'espérais et enfin tu es là, viens me chercher il le faut, je veux me reposer dans ton berceau. Oui ma mort tu es avec moi et plus jamais tu ne me quitteras, car vois tu, cette méchante vie, elle m'a fait des misères, car écoute comme je ne puis plus rester sur Terre. Oui tu es belle, oui tu es grande oh ma jolie fin, oh mon si beau destin. Sais tu mon coeur, j'ai besoin de toi, oui il faut que tu me reprennes, car ici les gens ne sont que haine, il faut que tu m'emportes pour toujours derrière ces portes, que ce soit enfer ou paradis, qu'ici ça ne pourra être pis, non ma mort je ne me trompe pas, oui je suis sur de moi, il n'y a pas de raison de retarder notre union, non elle est venue l'heure de me donner ta douceur, car vois tu ici, les gens ne sont que douleurs, et de toute façon ils ne s'intéressaient pas à toutes ces chansons que je portais en moi, non ils ne voulaient pas savoir comme grand était mon désespoir. Mais à présent tout cela n'est plus important, car toi ma belle tu es là et tu me reprendras. Vas y approche, n'ai pas peur de moi, vient plus près, oui comme cela c'est bien, embrasse moi ma mort, ne retiens pas nos ardeurs, vient chercher ton fils, mon ultime saveur...

Zarno
30 avril 04 08h32
dark_crystall
avatar de dark_crystall
Yves, Zarno, Isis...
Vos poésies ne sont pas "mieux" les unes que les autres, elles sont différentes (c'est mon avis)
C'est pourquoi je pense que vous chamailler pour ça n'est pas vraiment intelligent de la part de personnes si cultivées :p
Il faut avouer que le style de Zarno et celui de Yves sont complètement différents, voire même opposés. Ce n'est pas une raison pour s'aggresser mutuellement !!
*** 30 avril 04 19h09 : message édité par dark_crystall ***
30 avril 04 18h18
chris9512
avatar de chris9512
Ba oui je n'osais pas m'exprimer la dessus, j'ai vraiment l'impression d'une compétition. Vos Poème sont sublime.
01 mai 04 00h19
Zarno
avatar de Zarno
Que ceux qui ne supportent pas l'odeur du "pipi de chat" ((c) Yves59) s'abstiennent...

Adieu Amour

Adieu amour, qui m'a trompé, Adieu toi qui m'a blessé... Adieu à jamais ces heures d'espoir, ton mensonge a précipité mon agonie, Adieu toujours putride rose noire, tes épines ont tout détruit...
Adieu à jamais vile pêcheresse, mon coeur est devenue haine, Adieu car je te laisse, tu n'en valais pas la peine...
Tu ne le sais pas encore, douce hérésie de ton corps, mais la rupture est ce qui t'attend, douce et cruelle reine de néant...
Et je hurle ma haine à qui veut l’entendre, contre l’abominable tyran de ce monde, et ce râle d’agonie au goût tellement immonde, traînant sans fin l’ahurie et son destin…
Et je pleure comme elle crève, son cœur déchiré, ouvert de la lame qui mon heure a damnée… La funeste arrogante sera anéantie…
Si sa corde se ronge, qu’elle brûle en enfer, car pendue au mensonge, elle a voulu se taire. Son cœur se lovant, en moi prince charmant, laissant mes yeux de naïveté, pour ses méfaits se tourner. En voulant me berner elle a créé son supplice, car l’immonde vérité m’est apparue de ses vices, et son âme enorgueillie de ses conquêtes dominées, ne souillera plus mon lit ni l’espoir d’être aimée…

Zarno
01 mai 04 10h58
Yves-49
avatar de Yves-49
"Sous le charme" (POEME DE LANEDO) :

Écoutant d’un regard tes longs cheveux d’or
Qui viennent se lacer en effleurement d’épaule
Je me laisse enivrer par ce parfum d’encore
Dont l’arôme se diffuse comme le feuillage d’un saule


J’ai goûté insatiable au plaisir de tes yeux
Dont le vert devient bleu aux reflets du soleil
Je me laisse envahir par leurs rêves harmonieux
Qui m’emportent vers un monde à nul autre pareil


Que tes lèvres soient douces et légèrement pincées
Comme pour mieux m’inviter à l’aventure exquise
Je me laisse attirer par ce charme caressé
D’une lueur d’exotisme qui t’anoblit marquise


La pâleur de ton cou à la teinte de sable
M’éblouit à jamais par delà l’émotion
Je me laisse engloutir par l’aura ineffable
D’une prison saharienne où l’amour est potion


Que la lune soit pleine du sceau de l’harmonie
Pour que j’oublie le temps dans un vol étoilé
J’aime l’s du pluriel dont sont faites nos nuits
Quand la musique sans fin, de douceur est voilée


Lanédo

http://perso.wanadoo.fr/lanedo

==================================================================================
09h59: Yves-49 :

Enfin un autre "poète" sur le forum !
A mon humble avis :
Tu as une grande maîtrise de la musique des mots et des images. Les rimes "passent" très bien : elles sont "légères" et tu n'y es pas soumis.
Beaucoup de grâce, beaucoup d'imagination et de recherche. Je suis vraiment sous le charme...
J'ai visité ton site Internet. Il est très riche et très bien construit. Voici les poèmes qui ont en particulier retenu mon attention : "Egarement" ; "Nuit d'étoile" ; "Hors du Temps" ; "Orage, ode d'espoir" ; "Souvenir des mirages assassins" ; "Sans regrets, si fragile" ; "Regard aveugle"... Mais les autres m'ont également plu. Ton style intimiste est très attachant. J'ai discerné beaucoup de pudeur aussi et de force dans l'expression, en particulier, du sentiment amoureux.
01 mai 04 15h15
Lanedo
avatar de Lanedo
Merci Yves49 pour ce message très sympa.

Je ne me considère pas comme un poète, la poésie me sert juste à jouer avec les mots, je n'ai donc aucune contrainte si ce n'est celle d'écrire ce qui me fait plaisir.

Amitiés,

Lanédo
01 mai 04 18h17
Yves-49
avatar de Yves-49
Lanédo,
cher breton (je suis d'Angers : nous sommes presque voisins...) :

Connais-tu "Le Coin des Poètes", à l'adresse suivante :
http://cdp.jexiste.fr/forum_cdp/viewforum.php?f=2 ?
Pour être membre, il suffit d'un pseudo, d'un mot de passe et de ton mél (qui n'est pas rendu public si tu le désires). Il y a pas mal de très beaux poèmes, et tu peux y soumettre tes écrits à la critique... Certains membres sont très lucides et ont même découvert, pour ce qui me concerne, des éléments que je ne supposais pas (en particulier sur la personnalité de mon inspiratrice du moment).
Ce soir, j'irai visiter tes récits policiers, ainsi que ce que tu dis sur la mer et sur la Bretagne... ;)
Tu n'as pas encore d'avatar sur ce site ? Pourquoi ne choisirais-tu pas la photo magnifique de phare sous la tempête que j'ai rencontrée dans tes pages ?
*** 01 mai 04 18h21 : message édité par Yves-49 ***
02 mai 04 08h54
Lanedo
avatar de Lanedo
Merci Yves-49

Je vais aller voir ce coin des poètes...

Lanédo
02 mai 04 11h37
Yves-49
avatar de Yves-49
"LE MOUTON"
(à la Grèce)


L'ombre d'un olivier abrite un mouton sale
Il broute une herbe imaginaire
C'est qu'il ne veut pas montrer que la terre est sèche
Il entend un bruit
On vient le déranger
Il hésite à se déplacer
Ce n'est pas la peine
Un loup gris de fièvre se jette sur lui et le dévore
Son sang coule sous l'olivier :
Les olives seront meilleures, cette année.

Delphes (Grèce),
le 28 mars 1974. :f:
*** 02 mai 04 11h38 : message édité par Yves-49 ***
03 mai 04 04h01
Yves-49
avatar de Yves-49
COURT "POEME" A ALEXANDRA, lyonnaise et nouvelle venue :

"L'Hermitage"

Peu importe
La lumière tombe comme une onde
Là-haut le ciel lâche des barreaux
La liberté s'échappe au travers d'eux
L'eau toujours vers le bas
La vapeur vers le haut
Elles se confondent et mutuellement s'éclairent
Les rêves comme ce que perçoit le regard
Glissent sur l'herbe tous deux
Le ruisseau est-il proche ?
Vite il faut faire vite
Comme des poissons
Nous sommes comme des poissons
L'air ne gonfle plus la poitrine
Mais quel délice de retenir
Sa respiration et le temps !
J'existe enfin
Un autre souffle
Et quelqu'un qui me ressemble
Ne plus être étouffé de ne pas dire "je"...

Angers, le lundi 03 mai 2004. :f:
03 mai 04 18h42
LucyInTheSky
avatar de LucyInTheSky
merci :$ , c'est très zouli... :f:
03 mai 04 20h31
Zarno
avatar de Zarno
Ange déçu

Quelque chose d'étrange dans l'air... le monde a changé...
Une vague impression amère... dure réalité...

Le temps n'avance plus... sentiment si confus...
Dernière latence avant l'ultime transe... ne te laisse plus faire...

trouve le pouvoir en toi...

Que chercher... impuissant...

Tu as été berné sur ce monde, ton heure n'est pas venue mais la vérité si profonde enfin te met à nu...

Je ne suis plus maître de mon destin...

Je ne veux plus de cette vie, cela ne peut continuer ainsi... Mais j'ai si peur du monde extérieur et je ne puis abandonner mes amis... Je veux m'enfermer, à jamais prince damné, je veux pouvoir partir et à nouveau tout conquérir... Je sens proche mon apogée, mais déjà je pense au déclin... Les larmes ne peuvent rien arranger, elles s'effaceront au matin... N'y a-t-il personne pour m'aider ? Quelqu'un veut il essayer ? Moi animal de foire, exulte son auditoire, moi bête curieuse, souffre des pensées silencieuses...

Qui que tu sois ange bénie, libère moi de ces chaînes, devient mon ami... et si tu le peux dans ton immense splendeur, essaye de me trouver un nouveau coeur... Celui là est las de toutes ces déceptions, celui là rêve encore d'ultime communion... Forge moi une âme s'il te plait, et fait là avec désintérêt ; car il faudra qu'elle soit vierge de tout compassion pour que personne n'y trouve dévotion.
Vois-tu j'ai cru encore aujourd'hui que je pourrais peut être aimer la vie, vois-tu comme ce coeur me fait commettre des erreurs... Non... tu ne me comprends pas non plus... alors va t'en et ne revient pas, sauver ma foi serait peine perdue...

Bonjour toi, qui es tu ? Ça ne va pas ? Moi non plus... Oh pardonne moi... je ne devrais pas... oui je t'écoute, je suis tout à toi, vas y libère toi, je suis là pour ça...
Tu vas mieux n'est ce pas ? A propos je voulais te dire... moi non plus... ça ne va plus... Ah ? Oui pardonne moi... tu dois partir... oui je comprends... c'est normal, il y a des gens sur qui tu dois veiller... vas y prend en soin et si tu as besoin, revient...
Non... ne revient pas... ne revient plus... ne revenez jamais spectres d'inconnus...
Qui m'écoute ? Qui m'entend ? Qui me hante ? Et qui m'enchante ?

Laissez moi seul... je finirai bien par m'écouter à force de me parler, et puis, qui sait ? J'arriverai à répondre...

Répondre de quoi ? Répondre de qui ? Je ne dois rien, ni au leur ni au sien...

Enchaîne moi à nouveau, je ne veux plus être brûlé... attache moi bien au fond que je ne me fasse plus d'illusion...

J'aurais du me faire avorter quand je me suis fait naître, avant isolé, je n'avais rien à connaître... Maintenant dans ma forêt, derrière les plus jolis des arbres se trouvent des loups affamés...

Zarno
03 mai 04 23h58
isis
avatar de isis
Introspection

Loin du rivage, dans ce monde sauvage,
Elle se plie à la loi de cette fertile nature,
Elle se méfie des bruits et du passage,
Des indigènes et de leur futile culture.

Ses rêves ont trouvé refuge loin de tous vos rires,
De vos regards et de vos mots, même pire,
Ses peurs enfantent son courage,
Elle vous défie, elle tourne, elle s'engage.

Devant elle son ombre se déploie.
Elle grandit, s'écarte et elle se voit
Porteuse d'ailes, de plumes et de duvet.
Elle court, prend son élan à tout jamais.

Elle s'envole et surplombe vos contrées bénies.
Observe de si haut que le monde est petit.
Elle vole à n'en plus voir son nid.
Elle oublie d'où elle vient et qui elle prie.

De si haut elle contemple sa vie.
Elle a pris le chemin de la raison,
Ce n'était peut être pas le bon.
Cette aura bienscéante aujourd'hui la fuit.

La petite fille qu'elle était, chétive et fragile,
N'a pas su devenir créature humaine et utile.
Ce monde l'a dépassée, elle a survolé ses devoirs,
Et elle prend plaisir en ce jour à ne plus le voir.

Elle a enfanté la vie, bien peu de choses,
Que d'heures à attendre, à prendre la pose.
Surhumaine elle était, femme elle devenait,
Jusqu'à ce qu'elle ouvre ses yeux, pupilles closes,

Pour se rendre compte, que tout ce temps, elle n'a rien fait.

Femme habile mais impuissante,
Mère démissionnaire et dillétante,
Elle s'attache pourtant à cet être si nécessaire,
A cette continuité d'elle même et de la chair.

Elle construit des domaines de pierres et de plumes,
Prennant son temps pour aimer, mais tout la consumme,
Tout la dépasse et lui laisse un choix tel,
Que pour être heureuse, elle doit bruler ses ailes.

Paroles sibyllines à vos yeux, peut être
Un jour comprendrez vous cette défaite,
Qu'une humaine de sang et d'âme faite
Vous propose de méditer ou de compromettre.

Isis
04 mai 04 00h25
yepido
avatar de yepido
C'est très joli Isis !
Félicitations ! ;d
*** 04 mai 04 00h27 : message édité par yepido ***
04 mai 04 00h29
isis
avatar de isis
Merci...
Quelques mots qui me rassurent...merci beaucoup
04 mai 04 05h39
Yves-49
avatar de Yves-49
ACROSTICHE A ALEXANDRA, alias LucyInTheSky :


A vec ce prénom du plus grand des conquérants,
L e monde s’entrouvre à toi en alexandrins
E t l’oiseau chante enfin le retour du printemps.
X raisons d’aller se promener aux Célestins,
A vec la hâte de rejoindre Les Terreaux
N oyés par les gouttes de la fontaine aux chevaux.
D ernières lueurs d’un jour languissant sur Fourvière :
R egain de rouges reflets dans tes yeux si beaux,
A ttendant que la nuit retrouve ses lumières…


Angers, le mardi 04 mai 2004.

(ERRATUM : dans mon précédent "poème", la bonne orthographe est "Ermitage") :f: :f: :f:
*** 04 mai 04 06h21 : message édité par Yves-49 ***
04 mai 04 10h24
Yves-49
avatar de Yves-49
« La besace du facteur »

La besace du facteur est vide des lettres que j’attends. Elle n’est plus là assise éternellement, écrivant dans un scriptorium lunaire et reluisant.
O femme aimée par mon cœur aujourd’hui reposé du chagrin des siècles passés, je remets entre vos mains l’émotion de ma dévotion à vous et à votre absence de coup de main !
Faites de moi mal assis encore au petit matin dormant, l’ange déchu et déçu des pouvoirs acidulés de maintenant.
Je pleure au facteur qui vient de passer sans même s’arrêter, ma demeure est vide et l’effroi du soir se remet à remuer mon bide.
Douceur lacrymale dans la prairie endolorie, je retiens mon souffle qui s’effrite à trop vouloir de ses écrits…
Attendrai-je encore longtemps ces fleurs du Parnasse pour que les muses viennent et me tracassent ?
Je me replie en trois, en quatre… Que fais-je ? Qu’ouis-je ? Me persuadé-je ? M’enchanté-je cette nuit à la lune rousse qui blêmit à mon regard embrassé ?.. Tant je suis maintenant embarrassé…
Chérie et attendue depuis si longtemps que la neige font sur ma main rougie, je n’ai les yeux que tournés vers toi, délicieuse et parée de l’habit de pluie !
Je vais… Je viens… Je reviens… Je cherche… Je recherche… Je tourne… Je retourne… Ma langue dans ma bouche pour ne plus parler…
Ces lettres, personne ne me les apporte, et mon priape est coincé dans la porte !

(Extrait de « A la manière de…», de Paul REBOUX et Charles MULLER, « Nouvelle édition… »)

Angers, le mardi 04 mai 2004.
04 mai 04 11h08
Yves-49
avatar de Yves-49
"POEME" A ALEXANDRA, alias LucyInTheSky :


Tu n’es pas aussi loin
Tu n’es pas aussi bas
Mon amie
Que je ne puisse pour toi
Cueillir des roses
Dans mon jardin
Que je ne puisse
Dire Alexandra
Comme un enfant dit « maman »
Comme un prophète s’exclame « Seigneur ! »
Comme un amant se tait
Tout simplement
Pour ne pas trop en dire
Pour ne pas te faire sourire
Un ange est passé
Et m’a laissé un message
Il est écrit que tu es douce
Il est écrit que tu es belle à mes yeux
Il est écrit qu’un court passage douloureux
Frappe ta vie mais qu’en ami chaleureux
Une présence te réconfortera…


Angers, le mardi 04 mai 2004. :f: :f: :f:
04 mai 04 20h28
Zarno
avatar de Zarno
isis a écrit : Introspection

Loin du rivage, dans ce monde sauvage,
Elle se plie à la loi de cette fertile nature,
Elle se méfie des bruits et du passage,
Des indigènes et de leur futile culture.

Ses rêves ont trouvé refuge loin de tous vos rires,
De vos regards et de vos mots, même pire,
Ses peurs enfantent son courage,
Elle vous défie, elle tourne, elle s'engage.

Devant elle son ombre se déploie.
Elle grandit, s'écarte et elle se voit
Porteuse d'ailes, de plumes et de duvet.
Elle court, prend son élan à tout jamais.

Elle s'envole et surplombe vos contrées bénies.
Observe de si haut que le monde est petit.
Elle vole à n'en plus voir son nid.
Elle oublie d'où elle vient et qui elle prie.

De si haut elle contemple sa vie.
Elle a pris le chemin de la raison,
Ce n'était peut être pas le bon.
Cette aura bienscéante aujourd'hui la fuit.

La petite fille qu'elle était, chétive et fragile,
N'a pas su devenir créature humaine et utile.
Ce monde l'a dépassée, elle a survolé ses devoirs,
Et elle prend plaisir en ce jour à ne plus le voir.

Elle a enfanté la vie, bien peu de choses,
Que d'heures à attendre, à prendre la pose.
Surhumaine elle était, femme elle devenait,
Jusqu'à ce qu'elle ouvre ses yeux, pupilles closes,

Pour se rendre compte, que tout ce temps, elle n'a rien fait.

Femme habile mais impuissante,
Mère démissionnaire et dillétante,
Elle s'attache pourtant à cet être si nécessaire,
A cette continuité d'elle même et de la chair.

Elle construit des domaines de pierres et de plumes,
Prennant son temps pour aimer, mais tout la consumme,
Tout la dépasse et lui laisse un choix tel,
Que pour être heureuse, elle doit bruler ses ailes.

Paroles sibyllines à vos yeux, peut être
Un jour comprendrez vous cette défaite,
Qu'une humaine de sang et d'âme faite
Vous propose de méditer ou de compromettre.

Isis

Oh Isis...
Tu trouves la voie, tu y es...
Continue ainsi, c'est vraiment magnifique et d'une profondeur bouleversante. :y:
04 mai 04 21h12
isis
avatar de isis
merci Zarno.......... merci pour tout
04 mai 04 21h15
Maogirl
avatar de Maogirl
Je suis complètement d'accord avec Zarno, bien que ce que je dise n'ai pas autant d'importance ou de profondeur que lui, car je ne sais pas bien juger les poèmes des autres (d'ailleur ça n'est pas bien possible car on a tous des critères différents), mais je le répète quand même: Continue! :f:
04 mai 04 21h27
isis
avatar de isis
merci, c'est très gentil...
05 mai 04 11h18
Yves-49
avatar de Yves-49
SONNET A ALEXANDRA, alias LucyInTheSky :

(En écoutant les « Concertos Brandebourgeois » de Jean-Sébastien BACH)


Toutes les roses du Parc de la Tête d’Or
Gonflaient mon cœur de leur parfum, de leur odeur.
J’attendais sur un banc et je tremblais de froid,
Les mains resserrées d’incertitudes sur le bois.

En face une belle jeune fille remontait ses bas :
Je tournais la tête et ne la regardais pas.
Un seul être comptait pour moi c’était toi.
Cruelle et délicieuse attente d’Alexandra,

Une barque sur le lac s’éloignait au loin
Et je priais un dieu absent pour qu’elle revînt…
Rien ne devait s’éteindre sous un ciel si bleu.

Le souvenir de tes yeux venait cogner très fort
Dans mon cerveau, objet d’études si tu veux
Et refuge de la radieuse ombre de ton corps.


Angers, le mercredi 05 mai 2004. :f: :f: :f:
05 mai 04 12h59
Yves-49
avatar de Yves-49
"POEME" A ALEXANDRA, alias LucyInTheSky :

« Electroencéphalogramme »


J’aime que tu disperses la nuit
Quand s’étreignent l’angoisse et l’ennui,
Que ta tête repose sur mon épaule
Et que sans rien dire tu écartes le silence.
Nos mains se rejoignent et se frôlent,
Il y a des lumières qui s’élancent
De l’infini vers chacun de nos pôles,
Arrosant de lueurs vertes l’atmosphère
Soudain apaisée par une brume sans vent.
Electroencéphalogramme pour te plaire :
Mon crâne est douloureux et tu attends
De découvrir ta propre image brouillée
Dans le graphique que trace le crayon.
Tu es belle en courbes, en sursauts, en rebonds,
Et tes yeux se posent sur les miens qui sont mouillés.
Ta bouche se détend : tu t’amuses à sourire
En devinant sur le papier ce que je ne discerne pas
Dans les plus profonds de mes soupirs.
Qu’as-tu compris ? Que suis-je pour toi ?
J’entrouvre mes lèvres et tu y poses un doigt.
Tu me rassures et les lampes s’allument soudain,
Eclairant ton visage reposé et serein.


Angers, le mercredi 05 mai 2004. :f: :f: :f:

Post sriptum : Si tu acceptes une conversation plus "privée", tu peux demander mes coordonnées (Mél - de chez Wanadoo - ou MSN) à la section "Contact / Aide". Je serais très heureux que tu me contactes et que nous puissions converser "face à face"...
*** 05 mai 04 19h41 : message édité par Yves-49 ***
06 mai 04 23h57
Zarno
avatar de Zarno
Sire Tristan


Sire Tristan dans sa mélancolie
Décida par un matin de printemps
Qu'enfin il irait partager le lit
De la gracieuse princesse d'orient.

Pour cette entreprise bien peu aisée
Il convoqua ses plus loyaux sujets
En espérant qu'on puisse lui apprendre
Comment de la dame, trouver la chambre.

Mais de ses sujets les plus érudits
Aucun ne fut suffisamment savant.
Alors dans le plus profond des ennuis,
Il alla se noyer dans l'océan.

Un homme a le droit de rêver d'amour
S'il ne cherche à le concrétiser,
Car la passion à certains joue des tours,
Et de leur vie beaucoup doivent payer.

Zarno
07 mai 04 00h14
isis
avatar de isis
Zarno

Fais ressurgir Tristan des Abyss, dis lui qu'il trouvera le chemin de sa chambre complice...Rassure le de sa solitude, passée , présente et future...qu'il ait confiance en lui, en cette plénitude, en cet amour si pur. Esseulé il réssuscitera, mais amoureux il patientera...
07 mai 04 00h25
Zarno
avatar de Zarno
Oh Isis, sache le, Tristan se battra dans sa prochaine vie, il ne fera plus confiance à ses sujets et il vaincra, par lui même, par la seule force de son âme.
Et pour toi je mets ici un poème, qui même s'il a été écrit il y a longtemps et dans d'autres circonstances, il adhère complètement à mes pensées d'aujourd'hui et pour toi :

Douce Amie

Que se passe t'il réellement quand dans ses yeux vient le néant ? Dans quel univers s'envole t'elle quand son âme s'ouvre de plus bel ?
Ce sourire si beau disparu dans les cieux, pour ces quelques mots au sens si dangereux, ce rire qui égayait les âmes damnées, lui aussi condamné. Je n'aime pas ces moments là car ils te font souffrir, pourtant quand tu es comme ça je t'aime, car ta force me fait frémir. Et oui belle amie ton courage que jamais je n'aurais, sait à lui seul me fasciner, car les douleurs que je ne sais exorciser te rongent sans cesse quand tu détournes toute liesse. Ces vérités dévoilées récemment à mon âme ont elles pu soulager quelque peu ton cœur ? Ces contrariétés qu'en toi je ressens te font elles toujours aussi peur ?
Que se passe t'il encore quand elle cherche ses trésors, ces fausses voies de vérités, qui plus d'une ont fascinées ? Ces mouroirs d'aura pour qui ne les comprend pas, l'alchimie ésotérique de quelque espoir magique, est-ce une réelle solution à l'apaisement de ses passions ?
J'ai peur à sa déception, j'ai peur à son illusion, car même si elle dit ne pas y prêter attention, forcément au fond d'elle règne la confusion.
Pourquoi inexorablement se tourne t’elle vers le passé ? Y’a t’il tant de chose si dures à expier ? J’aimerais pour elle un futur joli où les larmes ne seraient que souvenirs, je rêve de son bonheur la nuit car je ne peux plus la voir souffrir.
Oh ma douce amie cesse de te tourmenter, car ta douleur est mienne, calme ton agonie pour apaiser la mienne, et si tu ne vois en l’avenir que la triste vérité de tes desseins, pense à moi avant de partir, j’accompagnerai et veillerai sur ton chemin.

Zarno
07 mai 04 00h53
isis
avatar de isis
ça me touche beaucoup... Tout ce que tu dis je te le dis aussi, tous les mots, tous... les uns après les autres...
07 mai 04 10h48
Yves-49
avatar de Yves-49
SONNET A MAIA :


Je vois s’avancer au loin une cavalière
Toute de blanc vêtue et d’ocre son aura.
Elle traverse le bois le regard haut et fier
Et rejoint bientôt la prairie, tout près de moi.

Je la salue et son regard s’illumine
Quand elle croise mes yeux aussitôt attendris
Par la vue de son sourire, de sa bouche fine.
Une chienne suit l’équipage : dans l’herbe tapie,

Elle remue la queue et regarde sa maîtresse,
Pendant que le cheval se détend et se baisse
Pour sentir le sol et y ouvrir les naseaux…

Les cheveux de la fille tombent en ondes pures
Et jamais je ne vis une telle parure,
Sur ses hanches au galbe parfait : tout est si beau…


Angers, le jeudi 06 mai 2004. :f: :f: :f:
*** 07 mai 04 11h02 : message édité par Yves-49 ***