Plaidoirie de Dame Rachel, accusée du meutre d'un officier allemand :
Mesdames et Messieurs les jurés, imaginez cette soirée bien arrosée, entre des officiers prussiens et cinq filles venues... Pour les amuser... Imaginez les effets de l'alcool, des caresses indécentes et des plaisanteries douteuses. Parmi ces cinq filles, Dame Rachel, la plus jeune, ne supportera pas que l'on dise du mal des français et ira planter son couteau dans le cou de "Mademoiselle Fifi", de son vrai nom le Marquis Wilhem d'Evrik. Ne dira-t'elle pas une phrase émouvante avant d'accomplir son acte : "Moi ! Moi ! Je ne suis pas une femme, moi, je suis une putain ; c'est bien tout ce qu'il faut à des Prussiens." ? Dame Rachel a connu l'atmosphère sordide des maisons closes. Elle devait accepter toutes les caresses les plus perverses, donner son corps aux hommes les plus répugnants, sans pouvoir même se laver entre deux clients... Elle ne pouvait même plus se reconnaître de dignité, se sentir femme... Un jour, Mesdames et Messieurs les jurés, le vase déborde ! Par ailleurs, ses sentiments patriotiques sont douloureusement réveillés par les réflexions désobligeantes des officiers allemands à l'égard des français... C'est donc un double élan de défense qui meut la main meurtrière de Dame Rachel. L'alcool aidant, n'a t'elle pas été prise de folie pour tuer celui à qui elle était venue donner du plaisir ? Aussi, pour toutes ces raisons, je demande l'application de l'Article 64 du Code pénal qui dispose qu'"il n'y a ni crime ni délit lorsque le prévenu était en état de démence au temps de l'action, ou lorsqu'il a été contraint par une force à laquelle il n'a pu résister." En conséquence, Mesdames et Messieurs les jurés, l'acquittement semble s'imposer.
*** 15 avril 04 20h02 : message édité par vigi ***